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LES CORPS HOSTILES de Stéphanie Polack - Éditions Grasset

  • Béatrice Arvet
  • 19 mai 2024
  • 1 min de lecture

Depuis la "libération sexuelle", le désir féminin est reconnu et certaines l’assument pleinement. Stéphanie Polack en fait une illustration brillante à travers une héroïne puissante, un peu masculine, parolière à succès, piégée dans une relation addictive avec un homme, qui a tout pour lui déplaire.  

 


Que se passe-t-il lorsque le corps s’émancipe du mental ? Il était question d’écrire un album pour Loïc Quemener, un chanteur en perte de vitesse, beau gosse musclé, tatoué, tombeur invétéré, abonné aux bimbos botoxées, ayant fait deux ans de prison pour escroquerie. Elle déteste ce genre de stéréotype et normalement, il ne l’aurait même pas regardée. Cependant, bien qu’elle soit heureuse en couple, dès la première rencontre, Maude est secouée. Elle aime quand ça vibre et là tout en elle palpite.  Son ardeur, son intensité, son énergie renvoient le playboy à ses faiblesses, à ses peurs, à une impuissance occultée par des conquêtes faciles.

Avec une écriture au napalm, qui pulvérise les fluctuations sentimentales, en extrait l’animalité, sans en esquiver les contradictions, Stéphanie Polack arbitre magistralement ce rapport de force épuisant, humiliant et destructeur. En séparant l’attirance sexuelle de la compatibilité intellectuelle, elle explore autant la féminité que la virilité, les mécanismes de la passion, de la perte d’identité, l’attrait du mystère et de l’incompréhension de l’autre.  Une descente aux enfers sublime, comme le prix à payer pour être « amplifié » par des émotions fortes.

 

                                                                                                                      Béatrice Arvet


Article paru dans l'hebdo La Semaine du 4 avril 2024

  

REPÈRES

 

Née en 1977, Stéphanie Polack est écrivain et éditrice. Elle a publié « Route royale » chez Stock en 2007 et « Comme un frère » en 2012.

 

 
 
 

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