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BAUMGARTNER de Paul Auster - Éditions Actes Sud

  • Béatrice Arvet
  • 27 juil. 2024
  • 2 min de lecture

Que faire du temps qu’il lui reste ? Cette question attribuée à son héros, Paul Auster, malade, se l’est probablement posée à de multiples reprises. « Baumgartner », qualifié de « petit livre tendre et miraculeux » par son épouse Siri Hustvedt, sera son ultime réponse. Une émouvante déclaration d’amour à une femme et à une vie littéraire riche.


Veuf depuis dix ans, Sy Baumgartner, 71 ans, éminent professeur à Princeton, auteur de neuf ouvrages philosophiques, ne s’est jamais remis de la mort accidentelle de sa femme. Depuis, il donne le change, souffrant continuellement de l’amputation de cette moitié de lui-même, sans autres moments souriants que le passage de Molly, la livreuse d’UPS. Le jour où une série d’événements désagréables se succèdent, commence à renaître en lui, l’idée de faire tomber les barreaux de sa prison virtuelle.

Le roman évolue au rythme de l’existence du vieillard, entre gestes laborieux du quotidien et accélérations soudaines, entre plages de souvenirs et élaboration frénétique de projets. En se mettant à la place du survivant, Paul Auster traduit tout ce que contient la vieillesse, l’esprit alerte, le corps défaillant, la solitude, l’espoir d’intéresser encore un peu, l’allégresse de rares moments vivants, la difficulté croissante de régler des problèmes simples et bien sûr, présente dans toute son œuvre, les méandres d’une mémoire mouvante au fil du temps. Au regard de son décès le 29 avril dernier, la fin de ce roman testamentaire prend toute sa bouleversante signification.

 

                                                                                                                      Béatrice Arvet


Article paru dans l'hebdo La Semaine du 30 mai 2024


REPÈRES

 

Né à Newark, Paul Auster (1947-2024) a fait ses études à Columbia, séjourné à Paris de 1971 à 1975, traduit des auteurs français (Sartre, Mallarmé, Simenon…) et travaillé pour des revues avant de se consacrer à l'écriture. Après des années difficiles - son premier succès « La cité de verre » en 1985 a été refusé dix-sept fois - il devient célèbre grâce à la " Trilogie new-yorkaise " (Actes Sud). Romancier, auteur de théâtre, réalisateur, il est traduit en 35 langues et était membre de The Academy of Arts and Letters.


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